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LES MILLE ET UNE NUITS,

l’adressa au chef des huissiers, auquel il marqua qu’on pourroit peut-être regarder en lui comme une témérité, qu’en qualité de médecin il vînt se présenter pour tenter la guérison de la princesse après que tant d’autres avant lui n’avoient pu y réussir ; mais qu’il espéroit, par la vertu de quelques remèdes spécifiques qui lui étoient connus et dont il avoit l’expérience, de lui procurer la guérison qu’ils n’avoient pu lui donner. Le chef des huissiers lui dit qu’il étoit bien venu, que le sultan le verroit avec plaisir ; et, s’il réussissoit à lui donner la satisfaction de voir la princesse dans sa première santé, qu’il pouvoit s’attendre à une récompense convenable à la libéralité du sultan son seigneur et maître.

« Attendez-moi, ajouta-t-il, je serai à vous dans un moment. »

Il y avoit du temps qu’aucun médecin ne s’étoit présenté ; et le sultan de Cachemire avec grande douleur, avoit comme perdu l’espérance de revoir la princesse de Bengale dans