Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VII.djvu/121

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
113
CONTES ARABES.

l’état de santé où il l’avoit vue, et en même temps dans celui de témoigner en l’épousant jusqu’à quel point il l’aimoit. Cela fit qu’il commanda au chef des huissiers de lui amener promptement le médecin qu’il venoit de lui annoncer.

Le prince de Perse fut présenté au sultan de Cachemire sous l’habit et le déguisement de médecin ; et le sultan sans perdre de temps en des discours superflus, après lui avoir marqué que la princesse de Bengale ne pouvoit supporter la vue d’un médecin sans entrer dans des transports qui ne faisoient qu’augmenter son mal, le fit monter dans un cabinet en soupente, d’où il pouvoit la voir par une jalousie sans être vu.

Le prince Firouz Schah monta ; et il aperçut son aimable princesse assise négligemment, qui chantoit, les larmes aux yeux, une chanson par laquelle elle déploroit sa malheureuse destinée, qui la privoit peut-être pour toujours de l’objet qu’elle aimoit si tendrement.