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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VII.djvu/13

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CONTES ARABES.

qui virent les marchandises d’Ali Cogia, les trouvèrent si belles, qu’ils s’arrêtèrent pour les considérer, quoiqu’ils n’en eussent pas besoin. Quand ils eurent satisfait leur curiosité, l’un dit à l’autre en se retirant : « Si ce marchand savoit le gain qu’il feroit au Caire sur ses marchandises, il les y porteroit, plutôt que de les vendre ici, où elles sont à bon marché. »

Ali Cogia entendit ces paroles ; et comme il avoit entendu parler mille fois des beautés de l’Égypte, il résolut sur-le-champ de profiter de l’occasion et d’en faire le voyage. Ainsi, après avoir rempaqueté et remballé ses marchandises, au lieu de retourner à Bagdad, il prit le chemin de l’Égypte, en se joignant à la caravane du Caire. Quand il fut arrivé au Caire, il n’eut pas lieu de se repentir du parti qu’il avoit pris : il y trouva si bien son compte, qu’en très-peu de jours il eut achevé de vendre toutes ses marchandises avec un avantage beaucoup plus grand qu’il n’avoit espéré. Il en acheta d’autres dans le