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CONTES ARABES.

sa vertu sans reproche, la distinguoit entre toutes les princesses de son temps.

Le sultan, oncle de la princesse, qui s’éloit proposé de la marier dès qu’elle seroit en âge, et de faire alliance avec quelque prince de ses voisins, en la lui donnant pour épouse, y songeoit sérieusement, lorsqu’il s’aperçut que les trois princes ses fils l’aimoient passionnément. Il en eut une grande douleur. Cette douleur ne venoit pas tant de ce que leur passion l’empêcheroit de contracter l’alliance qu’il avoit méditée, que de la difficulté, comme il le prévoyoit, d’obtenir d’eux qu’ils s’accordassent, et que les deux cadets au moins consentissent à la céder à leur aîné. Il leur parla à chacun en particulier ; et après leur avoir remontré l’impossibilité qu’il y avoit qu’une seule princesse devînt l’épouse des trois, et les troubles qu’ils alloient causer s’ils persistoient dans leur passion, il n’oublia rien pour leur persuader, ou de s’en rapporter à la déclaration