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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VII.djvu/136

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LES MILLE ET UNE NUITS,

que la princesse en feroit en faveur de l’un des trois, ou de se désister de leurs prétentions, et de songer à d’autres noces dont il leur laissoit la liberté du choix, et de convenir entr’eux de permettre qu’elle fût mariée à un prince étranger. Mais quand il eut trouvé en eux une opiniâtreté insurmontable, il les fit venir tous trois devant lui, et il leur tint ce discours :

« Mes enfans, dit-il, puisque pour votre bien et pour votre repos je n’ai pu réussir à vous persuader de ne plus aspirer à épouser la princesse ma nièce et votre cousine ; comme je ne veux pas user de mon autorité en la donnant à l’un de vous préférablement aux deux autres, il me semble que j’ai trouvé un moyen propre à vous rendre contens, et à conserver l’union qui doit être entre vous, si vous voulez m’écouter, et que vous exécutiez ce que vous allez entendre. Je trouve donc à propos que vous alliez voyager chacun séparément dans un pays différent, de manière