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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VII.djvu/16

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LES MILLE ET UNE NUITS,

De la sorte, en comptant le séjour qu’il avoit fait dans chaque ville, il y avoit bientôt sept ans qu’Ali Cogia étoit parti de Bagdad, quand enfin il résolut d’en prendre le chemin ; et jusqu’alors l’ami auquel il avoit confié le vase d’olives avant son départ, pour le lui garder, n’avoit songé ni à lui ni au vase. Dans le temps qu’il étoit en chemin avec une caravane partie de Schiraz, un soir que ce marchand son ami soupoit en famille, on vint à parler d’olives, et sa femme témoigna quelque désir d’en manger, en disant qu’il y avoit long-temps qu’on n’en avoit vu dans la maison.

« À propos d’olives, dit le mari, vous me faites souvenir qu’Ali Cogia m’en laissa un vase en allant à la Mecque il y a sept ans, qu’il mit lui-même dans mon magasin, pour le reprendre à son retour. Mais où est Ali Cogia depuis qu’il est parti ? Il est vrai qu’au retour de la caravane, quelqu’un me dit qu’il avoit passé en Égypte. Il faut qu’il y soit mort,