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CONTES ARABES.

puisqu’il n’est pas revenu depuis tant d’années : nous pouvons désormais manger les olives si elles sont bonnes. Qu’on me donne un plat et de la lumière, j’en irai prendre, et nous en goûterons. »

« Mon mari, reprit la femme, gardez-vous bien, au nom de Dieu, de commettre une action si noire ; vous savez que rien n’est plus sacré qu’un dépôt. Il y a sept ans, dites-vous, cju’Ali Cogia est allé à la Mecque, et qu’il n’est pas revenu ; mais l’on vous a dit qu’il étoit allé en Égypte ; et d’Égypte, que savez-vous s’il n’est pas allé plus loin ? Il suffit que vous n’ayiez pas de nouvelles de sa mort : il peut revenir demain, après-demain. Quelle infamie ne seroit-ce pas pour vous et pour votre famille s’il revient, et que vous ne lui rendissiez pas son vase dans le même état et tel qu’il vous l’a confié ! Je vous déclare que je n’ai pas envie de ces olives, et que je n’en mangerai pas. Si j’en ai parlé, je ne l’ai fait que par manière d’entretien. De plus, croyez-vous