s’arrêtèrent et les environnèrent ; la plupart confirmèrent tout le bien qu’il en disoit ; et comme l’un d’eux eut témoigné qu’il avoit un ami malade si dangereusement, qu’on n’espéroit plus rien de sa vie, et que c’étoit une occasion présente et favorable pour en faire voir l’expérience au prince Ahmed, le prince Ahmed prit la parole, et dit au crieur qu’il en donneroit quarante bourses si elle guérissoit le malade en la lui faisant sentir.
Le crieur qui avoit ordre de la vendre ce prix là :
« Seigneur, dit-il au prince Ahmed, allons faire cette expérience, la pomme sera pour vous ; et je le dis avec d’autant plus de confiance, qu’il est indubitable qu’elle ne fera pas moins son effet que toutes les fois qu’elle a été employée pour faire revenir des portes de la mort tant de malades dont la vie étoit désespérée. »
L’expérience réussit ; et le prince, après avoir compté les quarante bourses au crieur qui lui consigna la pom-