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CONTES ARABES.

rien à se reprocher, il se rendit à l’endroit où celles des princes Houssain et Ali avoient été ramassées. De là, en marchant droit devant lui, et en regardant à droite et à gauche, il alla si loin sans trouver ce qu’il cherchoit, qu’il jugea que la peine qu’il se donnoit étoit inutile. Attiré néanmoins comme malgré lui, il ne laissa pas de poursuivre son chemin jusqu’à des rochers fort élevés où il eût été obligé de se détourner quand il eût voulu passer outre, et ces rochers extrêmement escarpés, étoient situés dans un lieu stérile, à quatre lieues loin d’où il étoit parti.

En approchant de ces rochers, le prince Ahmed aperçoit une flèche, il la ramasse, il la considère, et il fut dans un grand étonnement de voir que c’étoit la même qu’il avoit tirée.

« C’est elle, dit-il en lui-même ; mais ni moi, ni aucun mortel au monde, nous n’avons la force de tirer une flèche si loin. »

Comme il l’avoit trouvée couchée par terre, et non pas enfoncée par la