Aller au contenu

Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VII.djvu/188

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
180
LES MILLE ET UNE NUITS,

pointe, il jugea qu’elle avoit donné contre le rocher, et qu’elle avoit été renvoyée par sa résistance.

« Il y a du mystère, dit-il encore, dans une chose si extraordinaire, et ce mystère ne peut être qu’avantageux pour moi. La fortune après m’avoir affligé en me privant de la possession d’un bien qui devoit, comme je l’espérois, faire le bonheur de ma vie, m’en réserve peut-être un autre pour ma consolation. »

Dans cette pensée, comme la face de ces rochers s’avançoit en pointes et se reculoit en plusieurs enfoncemens, le prince entra dans un de ces enfoncemens ; et comme il jetoit les yeux de coin en coin, une porte de fer se présenta sans apparence de serrure. Il craignit qu’elle ne se fût fermée, mais en la poussant elle s’ouvrit en dedans, et il vit une descente en pente douce, sans degrés, par où il descendit avec la flèche à la main. Il crut qu’il alloit entrer dans des ténèbres ; mais bientôt une autre lumière toute différente succéda à