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CONTES ARABES.

étoit aussi gâté que le dessus, il en verse dans le plat, et de la secousse avec laquelle il les versa, quelques pièces d’or y tombèrent avec bruit.

À la vue de ces pièces, le marchand, naturellement avide et attentif, regarde dans le vase, et aperçoit qu’il avoit versé presque toutes les olives dans le plat, et que le reste étoit tout or en belle monnoie. Il remet dans le vase ce qu’il avoit versé d’olives, il le recouvre, et il revient.

« Ma femme, dit-il en rentrant, vous aviez raison : les olives sont pourries, et j’ai rebouché le vase, de manière qu’Ali Cogia ne s’apercevra pas que j’y ai touché, si jamais il revient. »

« Vous eussiez mieux fait de me croire, reprit la femme, et de n’y pas toucher. Dieu veuille qu’il n’en arrive aucun mal ! »

Le marchand fut aussi peu touché de ces dernières paroles de sa femme, que de la remontrance qu’elle lui avoit faite. Il passa la nuit presqu’entière à songer au moyen de s’approprier