Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VII.djvu/194

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
186
LES MILLE ET UNE NUITS,

étoit venue de chercher une seconde fois la flèche qu’il avoit tirée ; et en cédant au penchant qui l’entraînoit du côté du nouvel objet qui l’enflammoit :

« Madame, reprit-il, quand je n’aurois toute ma vie que le bonheur d’être votre esclave et l’admirateur de tant de charmes qui me ravissent à moi-même, je m’estimerois le plus heureux de tous les mortels. Pardonnez-moi la hardiesse qui m’inspire de vous demander cette grâce, et ne dédaignez pas, en me la refusant, d’admettre dans votre cour un prince qui se dévoue tout à vous. »

« Prince, repartit la fée, comme il y a long-temps que je suis maîtresse de mes volontés, du consentement de mes parens, ce n’est pas comme esclave que je veux vous admettre à ma cour, mais comme maître de ma personne et de tout ce qui m’appartient et peut m’appartenir conjointement avec moi, en me donnant votre foi, et en voulant bien m’agréer pour votre épouse. J’espère que vous ne