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CONTES ARABES.

prendrez pas en mauvaise part que je vous prévienne par cette offre. Je vous ai déjà dit que je suis maîtresse de mes volontés : j’ajouterai qu’il n’en est pas de même chez les fées que chez les dames envers les hommes, lesquelles n’ont pas coutume de faire de telles avances, et tiendroient à grand déshonneur d’en user ainsi. Pour nous, nous les faisons, et nous nous tenons qu’on doit nous en avoir obligation. »

Le prince Ahmed ne répondit rien à ce discours de la fée ; mais pénétré de reconnoissance, il crut ne pouvoir mieux la lui marquer qu’en s’approchant pour lui baiser le bas de sa robe. Elle ne lui en donna pas le temps ; elle lui présenta la main qu’il baisa ; et en retenant et en serrant la sienne :

« Prince Ahmed, dit-elle, ne me donnez-vous pas votre foi, comme je vous donne la mienne ? »

« Eh, madame, reprit le prince ravi de joie, que pourrois-je faire de mieux et qui me fît plus de plaisir ?