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LES MILLE ET UNE NUITS,

riés, jusqu’à la porte de la chambre où le lit nuptial étoit préparé. Quand ils y furent arrivés, ils se rangèrent en haie pour les laisser entrer ; après quoi ils se retirèrent, et les laissèrent dans la liberté de se coucher.

La fête des noces fut continuée le lendemain ; ou plutôt les jours qui en suivirent la célébration, furent une fête continuelle que la fée Pari-Banou, à qui la chose étoit aisée, sut diversifier par de nouveaux ragoûts et de nouveaux mets dans les festins, de nouveaux concerts, de nouvelles danses, de nouveaux spectacles et de nouveaux divertissemens, tous si extraordinaires, que le prince Ahmed n’eût pu se les imaginer en toute sa vie parmi les hommes, quand elle eût été de mille ans.

L’intention de la fée ne fut pas seulement de donner au prince des marques essentielles de la sincérité de son amour et de l’excès de sa passion ; elle voulut aussi lui faire connoître par-là que comme il n’avoit plus rien à prétendre à la cour