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CONTES ARABES.

du sultan son père, et qu’en aucun endroit du monde, sans parler de sa beauté, ni des charmes qui l’accompagnoient, il ne trouveroit rien de comparable au bonheur dont il jouissoit auprès d’elle, il devoit s’attacher à elle entièrement, et ne s’en séparer jamais. Elle réussit parfaitement dans ce qu’elle s’étoit proposé : l’amour du prince Ahmed ne diminua pas par la possession ; il augmenta au point qu’il n’étoit plus en son pouvoir de cesser de l’aimer, quand elle-même elle eût pu se résoudre à ne plus l’aimer.

Au bout de six mois, le prince Ahmed, qui avoit toujours aimé et honoré le sultan son père, conçut un grand désir d’apprendre de ses nouvelles ; et comme il ne pouvoit se satisfaire qu’en s’absentant pour en aller apprendre lui-même, il en parla à Pari-Banou dans un entretien, et il la pria de vouloir bien le lui permettre. Ce discours alarma la fée, et elle craignit que ce ne fût un pré-