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CONTES ARABES.

péré ; et ses peines au lieu de diminuer, ne firent qu’augmenter. Souvent il s’en expliquoit avec son grand visir :

« Visir, disoit-il, tu sais qu’Ahmed est celui des princes mes fils que j’ai toujours aimé le plus tendrement, et tu n’ignores pas les voies que j’ai prises pour parvenir à le retrouver sans y réussir. La douleur que j’en sens, est si vive, que j’y succomberai à la fin, si tu n’as pas compassion de moi. Pour peu d’égards que tu aies pour ma conservation, je te conjure de m’aider de ton secours et de tes conseils. »

Le grand visir, non moins attaché à la personne du sultan, que zélé à se bien acquitter de l’administration des affaires de l’état, en songeant aux moyens de lui apporter du soulagement, se souvint d’une magicienne dont on disoit des merveilles : il lui proposa de la faire venir et de la consulter. Le sultan y consentit ; le grand visir, après l’avoir envoyé chercher, la lui amena lui-même.