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LES MILLE ET UNE NUITS,

Le sultan dit à la magicienne :

« L’affliction où je suis depuis les noces du prince Ali, mon fils, et de la princesse Nourounnihar, ma nièce, de l’absence du prince Ahmed, est si connue et si publique, que ta ne l’ignores pas, sans doute. Par ton art et par ton habileté, ne pourrois-tu pas me dire ce qu’il est devenu ? Est-il encore en vie ? Où est-il ? Que fait-il ? Dois-je espérer de le revoir ? »

La magicienne, pour satisfaire à ce que le sultan lui demandoit, répondit :

« Sire, quelque habileté que je puisse avoir dans ma profession, il ne m’est pas possible néanmoins de satisfaire sur-le-champ à la demande que votre Majesté me fait ; mais si elle veut bien me donner du temps jusqu’à demain, je lui en donnerai la réponse.

Le sultan, en lui accordant ce délai, la renvoya avec promesse de la bien récompenser si la réponse se trouvoit conforme à son souhait.

La magicienne revint le lendemain,