Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VII.djvu/214

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
206
LES MILLE ET UNE NUITS,

temps en des plaintes inutiles. Pour satisfaire mon esprit inquiet sur cette aventure que je ne comprenois pas, je m’éloignai de mes gens sans qu’ils s’en aperçussent, et je retournai seul sur le lieu pour chercher ma flèche. Je la cherchai en-deçà, au-delà, à droite, à gauche de l’endroit où je savois que celles du prince Houssain et du prince Ali avoient été ramassées, et où il me sembloit que la mienne devoit être tombée ; mais la peine que je pris fut inutile. Je ne me rebutai pas, je poursuivis ma recherche, en continuant de marcher en avant sur le terrain, à peu près en droite ligne où je m’imaginois qu’elle pouvoit être tombée. J’avois déjà fait plus d’une lieue, toujours en jetant les yeux de côté et d’autre, et même en me détournant de temps en temps pour aller reconnoître la moindre chose qui me donnoit l’idée d’une flèche, quand je fis réflexion qu’il n’étoit pas possible que la mienne fût venue si loin : je m’arrêtai, et je me demandai à moi-même si j’avois perdu