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CONTES ARABES.

là, ce prince qui n’avoit pas manqué de lui faire le récit de son voyage et de lui parler de l’entretien qu’il avoit eu avec le sultan son père, dans lequel il lui avoit demandé la permission de venir le voir de temps en temps ; que ce prince, dis-je, ne lui avoit parlé du sultan non plus que s’il n’eût pas été au monde, au lieu qu’auparavant il lui en parloit si souvent, elle jugea qu’il s’en abstenoit par la considération qu’il avoit pour elle. De là elle prit occasion un jour de lui tenir ce discours :

« Prince, dites-moi, avez-vous mis le sultan votre père en oubli ? Ne vous souvenez-vous plus de la promesse que vous lui avez faite, d’aller le voir de temps en termps ? Pour moi, je n’ai pas oublié ce que vous m’en avez dit à votre retour, et je vous en fais souvenir, afin que vous n’attendiez pas plus long-temps à vous acquitter de votre promesse pour la première fois. »

« Madame, reprit le prince Ahmed, sur le même ton enjoué que la