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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VII.djvu/22

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LES MILLE ET UNE NUITS,

où les mille pièces d’or qu’il y avoit cachées, devoient être, il est dans une grande surprise de ne les y pas trouver. Il crut se tromper ; et pour se tirer hors de peine promptement, il prend une partie des plats et autres vases de sa cuisine de voyage, et il verse tout le vase d’olives sans y trouver une seule pièce d’or. Il demeura immobile d’étonnement ; et en élevant les mains et les yeux au ciel : « Est-il possible, s’écria-t-il, qu’un homme que je regardois comme mon bon ami, m’ait fait une infidélité si insigne ! »

Ali Cogia, sensiblement alarmé par la crainte d’avoir fait une perte si considérable, revient chez le marchand.

« Mon ami, lui dit-il, ne soyez pas surpris de ce que je reviens sur mes pas : j’avoue que j’ai reconnu le vase d’olives que j’ai repris dans votre magasin pour celui que j’y avois mis ; mais avec les olives, j’y avois mis mille pièces d’or que je n’y trouve pas. Peut-être en avez-vous eu besoin, et