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LES MILLE ET UNE NUITS,

va dès aujourd’hui sur son chemin, et observe-le si bien, que tu saches où il se retire, et que tu m’en apportes la réponse. »

En sortant du palais du sultan, comme la magicienne avoit appris en quel endroit le prince Ahmed avoit trouvé sa flèche, dès l’heure même elle y alla, et elle se cacha près des rochers, de manière qu’elle ne pouvoit pas être aperçue.

Le lendemain, le prince Ahmed partit dès la pointe du jour, sans avoir pris congé ni du sultan, ni d’aucun courtisan, selon sa coutume. La magicienne le vit venir : elle le conduisit des yeux jusqu’à ce qu’elle le perdît de vue lui et sa suite.

Comme les rochers formoient une barrière insurmontable aux mortels, soit à pied, soit à cheval, tant ils ëtoient escarpés, la magicienne jugea, de deux choses l’une, ou que le prince se retiroit dans une caverne, ou dans quelque lieu souterrain où des génies et des fées faisoient leur demeure. Quand elle eut jugé que le