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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VII.djvu/246

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LES MILLE ET UNE NUITS,

qu’on pouvoit se servir pour prévenir un si grand mal ?

L’un des favoris, en prenant la parole pour tous, répondit :

« Pour prévenir ce mal, Sire, puisque votre Majesté connoît celui qui pourroit en devenir l’auteur, qu’il est au milieu de sa cour, et qu’il est en son pouvoir de le faire, elle ne devroit pas hésiter à le faire arrêter, et je ne dirai pas à lui faire ôter la vie, la chose feroit un trop grand éclat, mais au moins à le faire enfermer dans une prison étroite pour le reste de ses jours. » Les autres favoris applaudirent à ce sentiment tout d’une voix.

La magicienne qui trouva le conseil trop violent, demanda au sultan la permission de parler ; et quand il la lui eut accordée, elle dit :

« Sire, je suis persuadée que c’est le zèle pour les intérêts de votre Majesté qui fait que ses conseillers lui proposent de faire arrêter le prince Ahmed ; mais ils ne trouveront pas mauvais que je leur fasse considérer