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CONTES ARABES.

qu’en arrêtant ce prince, il faudroit donc en même temps faire arrêter ceux qui l’accompagnent ; mais ceux qui l’accompagnent sont des génies. Croient-ils qu’il soit aisé de les surprendre, de mettre la main sur eux, et de se saisir de leurs personnes ? Ne disparoîtroient-ils pas par la propriété qu’ils ont de se rendre invisibles ? Et dans le moment n’iroient-ils pas informer la fée de l’insulte qu’on auroit faite à son époux ; et la fée laisseroit-elle l’insulte sans vengeance ? Mais si par quelqu’autre moyen moins éclatant, le sultan peut se mettre à couvert des mauvais desseins que le prince Ahmed pourroit avoir, sans que la gloire de sa Majesté y fût intéressée, et que personne ne pût soupçonner qu’il y eût de la mauvaise intention de sa part, ne seroit-il pas plus à propos qu’elle le mît en pratique ? Si sa Majesté avoit quelque confiance en mon conseil, comme les génies et les fées peuvent des choses qui sont au-dessus de la portée des hommes, elle piqueroit le prince