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CONTES ARABES.

l’or. Croyez-moi, retirez-vous, et ne faites pas assembler le monde devant ma boutique. « 

Quelques-uns s’y étoient déjà arrêtés ; et ces dernières paroles du marchand, prononcées du ton d’un homme qui sortoit hors des bornes de la modération, firent que non-seulement il s’y en arrêta un plus grand nombre, mais même que les marchands voisins sortirent de leurs boutiques et vinrent pour prendre connoissance de la dispute qui étoit entre lui et Ali Cogia, et tâcher de les mettre d’accord. Quand Ali Cogia leur eut exposé le sujet, les plus apparens demandèrent au marchand ce qu’il avoit à répondre.

Le marchand avoua qu’il avoit gardé le vase d’Ali Cogia dans son magasin ; mais il nia qu’il y eût touché, et il fit serment qu’il ne savoit qu’il y eût des olives, que parce qu’Ali Cogia le lui avoit dit, et qu’il les prenoit tous à témoins de l’affront et de l’insulte qu’il venoit lui faire jusque chez lui.