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CONTES ARABES.

laissèrent entrer ; après quoi ils reprirent le même chemin par où ils étoient venus, non sans une grande frayeur de la part du menu peuple et de ceux qui les virent, lesquels se cachoient ou fuyoient, les uns les autres ceux-ci d’un côté, ceux-là d’un autre, pour éviter leur rencontre, quoiqu’ils marchassent d’un pas égal, sans donner aucune marque de férocité.

Plusieurs officiers qui se présentèrent pour aider le prince Ahmed à descendre de cheval, l’accompagnèrent jusqu’à l’appartement du sultan, où il s’entretenoit avec ses favoris. Là il s’approcha du trône, posa le vase aux pieds du sultan, et baisa le riche tapis qui couvroit le marche-pied ; et en se relevant :

« Sire, lui dit-il, voilà l’eau salutaire que votre Majesté a souhaité de mettre au rang des choses précieuses et curieuses qui enrichissent et ornent son trésor. Je lui souhaite une santé toujours si parfaite, que jamais elle n’ait besoin d’en faire usage. »