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CONTES ARABES.

perdre. En effet, comment peut-il prétendre que je me saisisse d’un homme si petit, qui soit armé de la manière qu’il l’entend ? De quelles armes pourrois-je me servir pour le réduire à se soumettre à mes volontés ? S’il y en a, j’attends que vous me suggériez un moyen pour me tirer de ce pas avec honneur. »

« Mon prince, reprit la fée, ne vous alarmez pas : il y avoit du risque à courir pour apporter de l’eau de la fontaine des Lions au sultan votre père, il n’y en a aucun pour trouver l’homme qu’il demande. Cet homme est mon frère. Schaïbar, lequel, bien loin de me ressembler, quoique nous soyons enfans du même père, est d’un naturel si violent, que rien n’est capable de l’empêcher de donner des marques sanglantes de son ressentiment, pour peu qu’on lui déplaise ou qu’on l’offense. D’ailleurs, il est le meilleur du monde, et il est toujours prêt à obliger en tout ce que l’on souhaite. Il est fait justement comme le sultan votre père l’a décrit, et il n’a