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CONTES ARABES.

chose, sinon que sa Majesté vouloit les voir. Il les amena au palais ; et quand il les eut présentées au sultan, celui-ci leur demanda :

« Dites-moi, vous souvenez-vous des souhaits que vous faisiez hier au soir, que vous étiez de si bonne humeur ? Ne dissimulez pas, je veux le savoir. »

À ces paroles du sultan, les trois sœurs qui ne s’y attendoient pas, furent dans une grande confusion. Elles baissèrent les yeux, et le rouge qui leur monta au visage donna un agrément à la cadette, lequel acheva de gagner le cœur du sultan. Comme la pudeur et la crainte d’avoir offensé le sultan par leur entretien, leur faisoient garder le silence, le sultan qui s’en aperçut, leur dit pour les rassurer :

« Ne craignez rien, je ne vous ai pas fait venir pour vous faire de la peine ; et comme je vois que la demande que je vous ai faite, vous en fait contre mon intention, et que je sais quel est chacune votre souhait,