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CONTES ARABES.

trouver aussi le lendemain à la même heure.

Le soir du même jour, le calife avec le grand visir Giafar, et Mesrour le chef des eunuques, l’un et l’autre déguisés comme lui, alla faire sa tournée dans la ville, comme j’ai déjà fait remarquer à votre Majesté, qu’il avoit coutume de le faire de temps en temps.

En passant par une rue, le calife entendit du bruit ; il pressa le pas, et il arriva à une porte qui donnoit entrée dans une cour où dix ou douze enfans, qui n’étoient pas encore retirés, jouoient au clair de la lune, de quoi il s’aperçut en regardant par une fente.

Le calife, curieux de savoir à quel jeu ces enfans jouoient, s’assit sur un banc de pierre qui se trouva à propos à côté de la porte ; et comme il continuoit à regarder par la fente, il entendit qu’un des enfans, le plus vif et le plus éveillé de tous, dit aux autres : « Jouons au cadi. Je suis le cadi : amenez-moi Ali Cogia et le mar-