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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VII.djvu/30

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LES MILLE ET UNE NUITS,

chand qui lui a volé mille pièces d’or. »

À ces paroles de l’enfant, le calife se souvint du placet qui lui avoit été présenté le même jour, et qu’il avoit lu ; et cela lui fit redoubler son attention, pour voir quel seroit le succès du jugement.

Comme l’affaire d’Ali Cogia et du marchand étoit nouvelle, et qu’elle faisoit grand bruit dans la ville de Bagdad jusque parmi les enfans, les autres enfans acceptèrent la proposition avec joie, et convinrent du personnage que chacun devoit jouer. Personne ne refusa à celui qui s’étoit offert de faire le cadi, d’en représenter le rôle. Quand il eut pris séance avec le semblant et la gravité d’un cadi, un autre comme officier compétent du tribunal, lui en présenta deux, dont il appela l’un Ali Cogia, et l’autre le marchand contre qui Ali Cogia portoit sa plainte.

Alors le feint cadi prit la parole ; et en interrogeant gravement le feint Ali Cogia :