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CONTES ARABES.

voir, ne laissoit pas d’avoir des traits d’une grande beauté. Il y avoit long-temps que l’intendant des jardins étoit marié ; mais quelqu’envie qu’il eût d’avoir lignée, le ciel n’avoit pas encore fécondé ses vœux jusqu’alors. Il interrompt sa promenade, se fait suivre par le jardinier chargé de la corbeille et de l’enfant ; et quand il fut arrivé à son hôtel qui avoit entrée dans le jardin du palais, il entra dans l’appartement de sa femme :

« Ma femme, dit-il, nous n’avions point d’enfans, en voici un que Dieu nous envoie. Je vous le recommande ; faites-lui chercher une nourrice promptement, et prenez-en soin comme de notre fils ; je le reconnois pour tel dès à présent. »

La femme prit l’enfant avec joie, et elle se fit un grand plaisir de s’en charger. L’intendant des jardins ne voulut pas approfondir d’où pouvoit venir l’enfant :

« Je vois bien, se disoit-il, qu’il est venu du côté de l’appartement de la sultane ; mais il ne m’appartient