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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VII.djvu/300

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LES MILLE ET UNE NUITS,

pas de contrôler ce qui s’y passe, ni de causer du trouble dans un lieu où la paix est si nécessaire. »

L’année suivante, la sultane accoucha d’un autre prince. Les sœurs dénaturées n’eurent pas plus de compassion de lui que de son aîné : elles l’exposèrent de même dans une corbeille sur le canal, et elles supposèrent que la sultane étoit accouchée d’un chat. Heureusement pour l’enfant, l’intendant des jardins étant près du canal, le fit enlever et porter à sa femme, en la chargeant d’en prendre le même soin que du premier : ce qu’elle fit, non moins par sa propre inclination, que pour se conformer à la bonne intention de son mari.

Le sultan de Perse fut plus indigné de cet accouchement contre la sultane que du premier. Il en eût fait éclater son ressentiment si les remontrances du grand visir n’eussent encore été assez persuasives pour l’appaiser.

La sultane enfin accoucha une troi-