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CONTES ARABES.

sième fois, non pas d’un prince, mais d’une princesse : l’innocente eut le même sort que les princes ses frères. Les deux sœurs qui avoient résolu de ne pas mettre fin à leurs entreprises détestables, qu’elles ne vissent la sultane leur cadette au moins rejetée, chassée et humiliée, lui firent le même traitement, en l’exposant sur le canal. La princesse fut secourue et arrachée à une mort certaine, par la compassion et par la charité de l’intendant des jardins, comme les deux princes ses frères, avec lesquels elle fut nourrie et élevée.

À cette inhumanité les deux sœurs ajoutèrent le mensonge et l’imposture comme auparavant : elles montrèrent un morceau de bois, en assurant faussement que c’étoit une mole dont la sultane étoit accouchée.

Le sultan Khosrouschah ne put se contenir, quand il eut appris ce nouvel accouchement extraordinaire.

« Quoi, dit-il, cette femme indigne de ma couche, rempliroit donc