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LES MILLE ET UNE NUITS,

dernier arrrêt, ferma la bouche au grand visir. Il fut exécuté avec un grand contentement des deux sœurs jalouses. Le réduit fut bâti et achevé ; et la sultane, véritablement digne de compassion, y fut renfermée dès qu’elle fut relevée de sa couche, de la manière que le sultan l’avoit commandé, et exposée ignominieusement à la risée et au mépris de tout un peuple : traitement néanmoins qu’elle n’avoit pas mérité, et qu’elle souffrit avec une constance qui lui attira l’admiration, et en même temps la compassion de tous ceux qui jugeoient des choses plus sainement que le vulgaire.

Les deux princes et la princesse furent nourris et élevés par l’intendant des jardins et par sa femme, avec la tendresse de père et de mère, et cette tendresse augmenta à mesure qu’ils avancèrent en âge, par les marques de grandeur qui parurent autant dans la princesse que dans les princes, et sur-tout par les grands traits de beauté de la princesse, qui