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CONTES ARABES.

accorda cette grâce avec d’autant plus de plaisir, qu’il étoit satisfait de ses longs services, tant sous le règne du sultan son père, que depuis qu’il étoit monté lui-même sur le trône ; et en la lui accordant, il demanda ce qu’il pouvoit faire pour le récompenser.

« Sire, répondit l’intendant des jardins, je suis comblé des bienfaits de votre Majesté et de ceux du sultan son père, d’heureuse mémoire, au point qu’il ne me reste plus à désirer que de mourir dans l’honneur de ses bonnes grâces. »

Il prit congé du sultan Khosrouschah, après quoi il passa à la maison de campagne qu’il avoit fait bâtir, avec les deux princes Bahman et Perviz, et la princesse Parizade. Pour ce qui est de sa femme, il y avoit quelque années qu’elle étoit morte. Il n’eut pas vécu cinq ou six mois avec eux, qu’il fut surpris par une mort si subite, qu’elle ne lui donna pas le temps de leur dire un mot de la vérité de leur naissance : chose néanmoins qu’il avoit résolu de faire,