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CONTES ARABES.

gneurs, en grand nombre, qui n’avoient ni moins de hardiesse, ni moins de courage que vous en pouvez avoir, ont passé par ici, et m’ont fait la même demande que vous m’avez faite. Après n’avoir rien oublié pour les détourner de passer outre, ils n’ont pas voulu me croire : je leur ai enseigné le chemin malgré moi, en me rendant à leurs instances ; et je puis vous assurer qu’ils j ont tous échoué, et que je n’en ai pas vu revenir un seul. Pour peu donc que vous aimiez la vie, et que vous vouliez suivre mon conseil, vous n’irez pas plus loin, et vous retournerez chez vous. » Le prince Bahman persista dans sa résolution.

« Je veux croire, dit-il au derviche, que votre conseil est sincère, et je vous suis obligé de la marque d’amitié que vous me donnez ; mais quel que soit le danger dont vous me parlez, rien n’est capable de me faire changer de dessein. Si quelqu’un m’attaque, j’ai de bonnes armes, et il