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LES MILLE ET UNE NUITS,

il demeura dans le silence. Cela obligea le prince de reprendre la parole :

« Bon père, poursuivit-il, il me semble que vous m’avez entendu ? Dites-moi si vous savez ce que je vous demande, ou si vous ne le savez pas, afin que je ne perde pas de temps, et que je m’en informe ailleurs ? »

Le derviche rompit enfin le silence :

« Seigneur, dit-il au prince Bahman, le chemin que vous me demandez m’est connu ; mais l’amitié que j’ai conçue pour vous dès que je vous ai vu, et qui est devenue plus forte par le service que vous m’avez rendu, me tient encore en suspens de savoir si je dois vous accorder la satisfaction que vous souhaitez. »

« Quel motif peut vous en empêcher, reprit le prince, et quelle difficulté trouvez-vous à me la donner ? »

« Je vous le dirai, repartit le derviche : c’est que le danger auquel vous vous exposez est plus grand que vous ne le pouvez croire. D’autres sei-