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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VII.djvu/335

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CONTES ARABES.

tant, et j’espère que bientôt vous me verrez revenir, et vous en remercier plus amplement, chargé de la dépouille que je cherche. »

En achevant ces paroles, auxquelles le derviche ne répondit autre chose, sinon qu’il le reverroit avec joie, et qu’il souhaitoit que cela arrivât, il remonta à cheval, prit congé du derviche par une profonde inclination de tête, et jeta la boule devant lui.

La boule roula et continua de rouler presque de la même vitesse que le prince Bahman lui avoit imprimée en la jetant ; ce qui fit qu’il fut obligé d’accommoder la course de son cheval à la même vîtesse pour la suivre, afin de ne la pas perdre de vue ; il la suivit, et quand elle fut au pied de la montagne que le derviche avoit dit, elle s’arrêta ; alors il descendit de cheval, et le cheval ne branla pas de la place, même quand il lui eut mis la bride sur le cou. Après qu’il eut reconnu la montagne des yeux, et qu’il eut remarqué les pierres noires, il commença à monter,