et il n’eut pas fait quatre pas que les voix dont le derviche lui avoit parlé se firent entendre sans qu’il vît personne. Les unes disoient :
« Où va cet étourdi ? Où va-t-il ? Que veut-il ? Ne le laissez pas passer. »
D’autres :
« Arrêtez-le, prenez-le, tuez-le. »
D’autres crioient d’une voix de tonnerre :
« Au voleur, à l’assassin, au meurtre ! »
D’autres au contraire crioient d’un ton railleur :
« Non, ne lui faites pas de mal, laissez passer le beau mignon ; vraiment c’est pour lui qu’on garde la cage et l’oiseau ! »
Nonobstant ces voix importunes, le prince Bahman monta quelque temps avec constance et avec fermeté, en s’animant lui-même ; mais les voix redoublèrent avec un tintamarre si grand, et si près de lui, tant en avant qu’en arrière, que la frayeur le saisit. Les pieds et les jam-