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CONTES ARABES.

val et partit, en prenant le même chemin que les deux princes ses frères avoient tenu.

La princesse Parizade qui étoit accoutumée à monter à cheval en prenant le divertissement de la chasse, supporta la fatigue du voyage mieux que d’autres dames n’auroient pu faire. Comme elle avoit fait les mêmes journées que les princes ses frères, elle rencontra aussi le derviche dans la vingtième journée de marche. Quand elle fut près de lui, elle mit pied à terre, et en tenant son cheval par la bride, elle alla s’asseoir près de lui ; et après qu’elle l’eut salué, elle lui dit :

« Bon derviche, vous voudrez bien que je me repose quelques momens près de vous, et me faire la grâce de me dire si vous n’avez pas entendu dire que quelque part aux environs il y a dans ces cantons un lieu où l’on trouve l’oiseau qui parle, l’arbre qui chante, et l’eau jaune ? » Le derviche répondit :

« Madame, puisque votre voix me