Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VII.djvu/348

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
340
LES MILLE ET UNE NUITS,

fait connoître quel est votre sexe, nonobstant votre déguisement en homme, et que c’est ainsi que je dois vous appeler, je vous remercie de votre compliment, et je reçois avec un très-grand plaisir l’honneur que vous me faites. J’ai connoissance du lieu où se trouvent les choses dont vous me parlez ; mais à quel dessein me faites-vous cette demande ? »

« Bon derviche, reprit la princesse Parizade, on m’en a fait un récit si avantageux, que je brûle d’envie de les posséder. »

« Madame, repartit le derviche, on vous a dit la vérité : ces choses sont encore plus surprenantes et plus singulières qu’on ne vous les a représentées ; mais on vous a caché les difficultés qu’il y a à surmonter pour parvenir à en jouir : vous ne vous seriez pas engagée dans une entreprise si pénible et si dangereuse si l’on vous avoit bien informée. Croyez-moi : ne passez point plus avant, retournez sur vos pas, et ne vous attendez pas que je veuille contribuer à votre perte. »