Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VII.djvu/351

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
343
CONTES ARABES.

conséquence et périlleuses, il n’est pas défendu d’user d’adresse, je vous demande si l’on pourroit s’en servir dans celle-ci, qui m’est d’une si grande importance ? »

« Et de quelle adresse voudriez-vous user, demanda le derviche ? »

» Il me semble, répondit la princesse, qu’en me bouchant les oreilles avec du coton, si fortes et si effroyables que les voix puissent être, elles en seroient frappées avec beaucoup moins d’impression ; comme aussi elles feroient moins d’effet sur mon imagination, mon esprit demeureroit dans la liberté de ne se pas troubler jusqu’à perdre l’usage de la raison. »

« Madame, reprit le derviche, de tous ceux qui jusqu’à présent se sont adressés à moi pour s’informer du chemin que vous me demandez, je ne sais si quelqu’un s’est servi de l’adresse que vous me proposez. Ce que je sais, c’est que pas un ne me l’a proposée, et que tous y on péri. Si vous persistez dans votre dessein, vous pouvez en faire l’épreuve ; à la