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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VII.djvu/352

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LES MILLE ET UNE NUITS,

bonne heure si elle vous réussit ; mais je ne vous conseillerois pas de vous y exposer. »

« Bon père, repartit la princesse, rien n’empêche que je ne persiste dans mon dessein : le cœur me dit que l’adresse me réussira, et je suis résolue à m’en servir. Ainsi, il ne me reste plus qu’à savoir de vous quel chemin je dois prendre ? C’est la grâce que je vous conjure de ne me pas refuser. »

Le derviche l’exhorta, pour la dernière fois, à se bien consulter ; et comme il vit qu’elle étoit inébranlable dans sa résolution, il tira une boule ; et en la lui présentant :

« Prenez cette boule, dit-il, remontez à cheval, et quand vous l’aurez jetée devant vous, suivez-la par tous les détours que vous lui verrez faire en roulant jusqu’à la montagne où est ce que vous cherchez, et où elle s’arrêtera ; quand elle sera arrêtée, arrêtez-vous aussi, mettez pied à terre et montez. Allez, vous savez le reste, n’oubliez pas d’en profiter. »