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CONTES ARABES.

cendoit, elle versoit de l’eau de la cruche sur chaque pierre noire qu’elle rencontroit, et chacune se changeoit en homme ; et comme elle n’en omit aucune, tous les chevaux, tant des princes ses frères que des autres seigneurs, reparurent. De la sorte, elle reconnut les princes Bahman et Perviz, qui la reconnurent aussi, et qui vinrent l’embrasser. En les embrassant de même, et en leur témoignant son étonnement :

« Mes chers frères, dit-elle, que faites-vous donc ici ? »

Comme ils eurent répondu qu’ils venoient de dormir :

« Oui ; mais, reprit-elle, sans moi votre sommeil dureroit encore, et il eût peut-être duré jusqu’au jour du jugement. Ne vous souvient-il pas que vous étiez venus chercher l’oiseau qui parle, l’arbre qui chante, et l’eau jaune, et d’avoir vu en arrivant les pierres noires dont cet endroit étoit parsemé ? Regardez et voyez s’il en reste une seule. Les seigneurs qui nous environnent, et vous,