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CONTES ARABES.

veuillent rien faire sans le consentement de la sœur ; mais j’espère bien la connoître mieux par cet endroit-là, que par ce qui m’en paroît à la première vue, quand j’aurai vu la maison. »

Alors la princesse prit la parole : « Sire, dit-elle, ce n’est qu’une maison de campagne, qui convient à des gens comme nous qui menons une vie retirée du grand monde ; elle n’a rien de comparable aux maisons des grandes villes, encore moins aux palais magnifiques qui n’appartiennent qu’à des sultans. »

« Je ne m’en rapporte pas entièrement à votre sentiment, dit très-obligeamment le sultan ; ce que j’en vois d’abord fait que je vous tiens un peu pour suspecte. Je me réserve à en porter mon jugement quand vous me l’aurez fait voir ; passez donc devant, et montrez-moi le chemin. »

La princesse, en laissant le salon à part, mena le sultan d’appartement en appartement ; et le sultan, après avoir considéré chaque pièce avec