Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VII.djvu/393

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
385
CONTES ARABES.

En disant ces paroles il avança. La princesse continua de le conduire, et elle le mena vers l’endroit où l’arbre harmonieux étoit planté.

En approchant, le sultan qui entendit un concert tout différent de ceux qu’il avoit jamais entendus, s’arrêta, et chercha des yeux où étoient les musiciens ; et comme il n’en vit aucun ni près ni loin, et que cependant il entendoit le concert assez distinctement pour en être charmé :

« Ma belle, dit-il, en s’adressant à la princesse Parizade, où sont les musiciens que j’entends ? Sont-ils sous terre ? Sont-ils invisibles dans l’air ? Avec des voix si excellentes et si charmantes, ils ne hasarderoient rien de se laisser voir : au contraire, ils feroient plaisir. »

« Sire, répondit la princesse en souriant, ce ne sont pas des musiciens qui forment le concert que vous entendez, c’est l’arbre que votre Majesté voit devant elle ; et si elle veut se donner la peine d’avancer quatre pas, elle n’en doutera