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CONTES ARABES.

venu en même temps, et que votre Majesté pourra voir après qu’elle aura vu l’eau jaune d’aussi près qu’elle le souhaite. Si elle l’a pour agréable, j’aurai l’honneur de la lui raconter quand elle se sera reposée et remise de la fatigue de la chasse, à laquelle elle en ajoute une nouvelle, par la peine qu’elle se donne à la grande ardeur du soleil. »

« Ma belle, reprit le sultan, je ne m’aperçois pas de la peine que vous dites, tant elle est bien récompensée par des choses merveilleuses que vous me faites voir ; dites plutôt que je ne songe pas à celle que je vous donne. Achevons donc, et voyons l’eau jaune, je meurs déjà d’envie de voir et d’admirer l’oiseau qui parle. »

Quand le sultan fut arrivé au jet d’eau jaune, il eut long-temps les yeux attachés sur la gerbe, qui ne cessoit de faire un effet merveilleux en s’élevant en l’air, et en retombant dans le bassin.

« Selon vous, ma belle, dit-il, en s’adressant toujours à la princesse,