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CONTES ARABES.

dit le roi, autre chose que l’art et l’industrie de l’ouvrier à lui donner la ressemblance du naturel, qui lui a été possible. Mais un autre ouvrier pourroit en faire un semblable, qui le surpasseroit même en perfection.»

« Sire, reprit l’Indien, ce n’est pas aussi par sa construction, ni par ce qu’il paroît à l’extérieur, que j’ai dessein de faire regarder mon cheval par votre Majesté comme une merveille ; c’est par l’usage que j’en sais faire, et que tout homme comme moi peut en faire, par le secret que je puis lui communiquer. Quand je le monte, en quelqu’endroit de la terre, si éloigné qu’il puisse être, que je veuille me transporter par la région de l’air, je puis l’exécuter en très-peu de temps. En peu de mots, Sire, voilà en quoi consiste la merveille de mon cheval : merveille dont personne n’a jamais entendu parler, et dont je m’offre de faire voir l’expérience à votre Majesté, si elle me le commande ! »

Le roi de Perse qui étoit curieux