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LES MILLE ET UNE NUITS,

eut fait ses largesses, à chacun selon ce qu’il avoit mérité, et ce qu’il avoit fait paroître de plus extraordinaire, de plus merveilleux et de plus satisfaisant, ménagées avec une égalité qu’il n’y en avoit pas un qui ne s’estimât dignement récompensé. Dans le temps qu’il se préparoit à se retirer et à congédier la grande assemblée, un Indien parut au pied de son trône, en faisant avancer un cheval sellé, bridé, et richement harnaché, représenté avec tant d’art, qu’à le voir on l’eût pris d’abord pour un véritable cheval.

L’Indien se prosterna devant le trône ; et quand il se fut relevé, en montrant le cheval au roi :

« Sire, dit-il, quoique je me présente le dernier devant votre Majesté pour entrer en lice, je puis l’assurer néanmoins que dans ce jour de fête elle n’a rien vu d’aussi merveilleux et d’aussi surprenant que le cheval sur lequel je la supplie de jeter les yeux. »

« Je ne vois dans ce cheval, lui