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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VII.djvu/49

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CONTES ARABES.

me faire voir qu’il le mérite. Je t’ai obligation de m’avoir désabusé ; et pour te marquer combien j’en fais d’estime, je suis prêt à l’acheter, s’il est à vendre. »

« Sire, reprit l’Indien, je n’ai pas douté que votre Majesté, qui passe entre tous les rois qui régnent aujourd’hui sur la terre, pour celui qui sait juger le mieux de toutes choses, et les estimer selon leur juste valeur, rendroit à mon cheval la justice qu’elle lui rend, dès que je lui aurois fait connoître par où il étoit digne de son attention. J’avois même prévu qu’elle ne se contenteroit pas de l’admirer et de le louer, mais même qu’elle desireroit d’abord d’en être possesseur, comme elle vient de me le témoigner. De mon côté, Sire, quoique j’en connoisse le prix, autant qu’on peut le connoître, et que sa possession me donne un relief pour rendre mon nom immortel dans le monde, je n’y ai pas néanmoins une attache si forte, que je ne veuille bien m’en priver pour satis-