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LES MILLE ET UNE NUITS,

faire la noble passion de votre Majesté. Mais en lui faisant cette déclaration, j’en ai une autre à lui faire touchant la condition sans laquelle je ne puis me résoudre à le laisser passer en d’autres mains, qu’elle ne prendra peut-être pas en bonne part. Votre Majesté aura donc pour agréable, continua l’Indien, que je lui marque que je n’ai pas acheté ce cheval : je ne l’ai obtenu de l’inventeur et du fabricateur, qu’en lui donnant en mariage ma fille unique qu’il me demanda ; et en même temps il exigea de moi que je ne le vendrois pas, et que si j’avois à lui donner un autre possesseur, ce seroit par un échange tel que je le jugerois à propos. »

L’Indien vouloit poursuivre ; mais au mot d’échange, le roi de Perse l’interrompit :

« Je suis prêt, repartit-il, à t’accorder tel échange que tu me demanderas. Tu sais que mon royaume est grand, qu’il est rempli de grandes villes, puissantes, riches et